Une rentrée scolaire vraiment pas comme les autres !
31 août 2020 | Education, Non classé
Comme chaque année je veux souhaiter une bonne rentrée à tous les enfants de France, en particulier ceux de Nanterre, et à tous les acteurs de la réussite (enseignants, animateurs, ATSEM, personnels, associations). Mais cette rentrée se fait, et tout le monde le concède, dans une atmosphère complètement particulière.
D’abord pour moi, pour la 1ere fois depuis 1993 je souhaite une bonne rentrée en tant que simple citoyen. Oui, après avoir présidé AUTHENTI-CITE de sa création en 1993 à 2007, puis avoir eu l’honneur d’être maire adjoint à l’Education de 2008 à 2020, c’est en simple citoyen que j’écris ce mot de rentrée, après 27 ans d’investissement. Mais, mon attachement à la réussite de tous les enfants n’a pas perdu une ride.
Une rentrée pas comme les autres car elle génère beaucoup d’inquiétude en lien avec la crise sanitaire. Cette crise nécessite un travail en commun sans précédent de tous les acteurs de l’école, principalement les parents. Le gouvernement aurait certainement dû s’appuyer davantage sur les fédérations de parents avant de prendre des décisions. Les propositions du conseil scientifique semblent être de bon sens et à même de rassurer parents comme enseignants pour le bien-être et la sécurité des enfants.
Une rentrée dont la réussite est essentielle. Depuis mars 2020 les enfants de France en grande majorité n’ont pas pu se rendre à l’école, une conséquence du confinement. Pour tous, le retard accumulé va peser lourd. En effet, malgré l’engagement des équipes enseignantes et des familles, on ne s’improvise pas maitre ou maitresse. Mais cet éloignement va peser encore davantage pour ceux dont l’école est le seul moteur de réussite et d’apprentissage. Très clairement, le confinement a accru les inégalités dont l’école était déjà porteuse. Maintenant, comment rattraper le retard ? Comment se remettre dans le rythme ? Comment ne pas laisser les enfants les plus fragiles sur le bord de la route ? Voilà les questions qui se posent et auxquelles la puissance publique va devoir répondre. Quelques idées :
- Le plan Educatif de Territoire est un outil essentiel pour concevoir, travailler et réfléchir aux politiques éducatives sur la globalité du temps de l’enfant. À Nanterre cette réflexion avec l’ensemble des acteurs est déjà entamée et elle devra continuer, s’intensifier.
- Renforcer les brigades de remplacement : Aucun jour de cours ne doit manquer à Nanterre. Grâce à l’exigence de tous, le nombre de jours de cours en moins à Nanterre a diminué mais ce n’est pas suffisant.
- Instaurer le recrutement sur profil des enseignants dans les REP
- Renforcer la présence des animateurs de la ville sur le temps libre qui est le temps le plus injuste en particulier sur les 4 quartiers prioritaires à Nanterre. Au vu de la situation, peut-être faut-il rouvrir les centres de loisirs le samedi dans ces 4 quartiers.
- Favoriser la prise en main et l’équipement de l’informatique par les enfants. On a constaté qu’il s’agissait là d’un élément d’accroissement des inégalités.
- Consolider les associations d’accompagnement scolaire
Une rentrée déboussolante pour des milliers de jeunes. Il s’agit là d’une très grosse inquiétude sur laquelle on ne sent pas les pouvoirs publics (Gouvernement, ville, département …) s’investir. Très clairement on peut se réjouir des bons résultats du BAC 2020 mais le corolaire est que de nombreux étudiants se retrouvent à la recherche d’une formation. Il y avait déjà 100 000 jeunes sans formation post-BAC en 2019. Après le BAC 2020, ce nombre va forcément grimper. Frappés par la crise, inquiets pour leur avenir, avec la crainte de devenir une génération sacrifiée : les jeunes sont en première ligne dans la « France d’après », la crise sanitaire, et rien n’est préparé. C’est, pour moi, la plus grosse critique qu’on peut faire d’autant que, contrairement à l’enseignement primaire et secondaire, ce sont là des jeunes qu’on perd de vue après le BAC et qui restent seuls faces à leurs difficultés. Des associations de Nanterre comme ZY’VA, Cerise et Authenti-Cité connaissent bien le problème. Une grande conférence sur ce sujet à Nanterre me semble nécessaire. Le travail du dispositif ville SOS rentrée a le mérite d’exister mais la problématique est d’ampleur inégalée.
Malgré cette situation, je veux vous souhaiter la meilleure rentrée possible, en sécurité et tournée vers la réussite. J’ai une pensée pour le service Enseignement, Enfance, la DPSR, les directeurs/rices d’école, les enseignants, les ATSEM, les principaux, les proviseurs… qui ont œuvré pour faire en sorte que l’école fonctionne. Aux parents, je veux dire que plus que jamais il faut croire en l’école de la République pour faire société et pour faire Nation.
Zacharia BEN AMAR